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Heurteux Aurélia : auelia.heurteux@univ-reims.fr 

Résumé

Depuis quelques années, et notamment à la suite des catastrophes naturelles qui se multiplient, les questionnements liés à l’impact des activités humaines sur notre planète permettent de mettre en avant de nouveaux modèles d’économie et de management. Le monde est de plus en plus complexe et évolue rapidement. Des solutions doivent être apportées. La théorie du Donut explique qu’il pourrait y avoir un autre chemin et qu’il dépend des choix politiques. Il s’agit alors de proposer des politiques plus juste, plus durable et plus humaine. Il s’agit alors de répondre au questionnement comment allier les enjeux de justice sociale aux enjeux environnementaux, pour orienter les projets territoriaux en faveur du développement durable ? D’ailleurs, les citoyens sont de plus en plus à la recherche de réponses et remettent en question la légitimité de la sphère publique. Il s’agit de répondre aux besoins des personnes dans la limite de ce que la planète peut offrir. A l’heure actuelle le 7ème plancher tend à être dépasser. Les collectivités doivent donc penser l’avenir de leur territoire entre justice sociale et transition écologique. La ville d’Amsterdam en 2020 s’est lancée dans cette nouvelle optique, tout comme la ville de Grenoble qui a utilisé la théorie du Donut pour son projet territorial.

Cadrage et objectif de la session

Le management territorial peut se définir comme « un mode de gestion publique qui incite à prendre en compte l’impact des différentes actions et structures développées par les gouvernements aux échelles locales, régionales, nationales, voire transnationales sur la cohésion sociale de la société et sa capacité à intervenir dans la définition des actions publiques, sur la cohérence, la faisabilité et les effets de l’action publique, sur l’intensification de la concurrence entre villes ou régions… » (Decoutère, Ruegg, 1996, pp. 2-3). Les risques climatiques et sociaux font également partis des nouvelles préoccupations du management territorial. La prospective territoriale est indispensable afin d’élaborer le scénario le plus probablement réalisable du territoire. C’est à partir de ce scénario que les collectivités vont définir leurs objectifs et piloter les actions. Afin d’améliorer la durabilité du territoire il est nécessaire que les objectifs de développement durable soient intégrés dans cette prospective, à défaut les collectivités n’auront que des objectifs financiers à présenter. La prise en compte des citoyens sur les projets de territoire est un enjeu essentiel. D’ailleurs l’article 7 de la loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 relative à la Charte de l'environnement (JORF n°0051 du 2 mars 2005 page 3697), stipule que « toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement.[1]

Cette session vise à mettre en perspective les bonnes pratiques en prospective territoriale mobilisant la théorie du Donut dans le développement des projets territoriaux. Il s’agit de répondre à plusieurs questions :

• Quelle est la place de la théorie du Donut lors de l’élaboration d’un projet territoriale ?
• Les enjeux planétaires sont-ils tous considérés lors de l’élaboration d’un projet territorial ?
• La théorie du Donut peut-elle être un socle pour l’élaboration de nouveaux outils de prospective et de gestion ?
• Quelle est la place de la participation citoyenne dans l’élaboration de projets territoriaux durables ?
• Quelles sont les nouveaux modes de gouvernance des projets territoriaux ?

Des contributions telles que revue de littérature, recherche-action, recherche qualitative ou quantitative sont attendues afin d’améliorer les réflexions.

Références

BARTOLI A., KERAMIDAS O., LARAT F., MAZOUZ B., 2011, « Vers un management public éthique et performant », Revue Française d’Administration Publique, N°140, p. 629-639.

BENTO L., 2009, « De la CSR-Corporate Social Responsability à la RSO-Responsabilité Sociale des Organisations. Quelques apports à la réflexion », Management & Avenir, N°23, p.73-82.

BOUTAUD A., BRODHAG C., 2006, « Le développement durable, du global au local. Une analyse des outils d'évaluation des acteurs publics locaux », Natures Sciences Sociétés, Vol. 2, N°14, p. 154-162.

DECOUTERE S., et al. (1996), Management territorial. Pour une prise en compte des territoires dans la nouvelle gestion publique, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne.

GENDRON C. (2014). Penser l’acceptabilité sociale : au-delà des intérêts, les valeurs. Communiquer. Revue de communication sociale et publique, 11 : 117-129.

FRESSOZ, J.B. (2024). Sans transition : une nouvelle histoire de l’énergie. Paris : Seuil.

LANORE, P. (2023). 4. Théorie du Donut. Guide indispensable des décisions efficaces De Maslow à la matrice BCG, les modèles pour décrypter, comprendre et agir (p. 421-428). Mardaga. https://shs-cairn-info.urca.idm.oclc.org/guide-indispensable-des-decisions-efficaces--9782804734466-page-421?lang=fr.

Raworth K., La théorie du donut : l’économie de demain en 7 principes, 2018, Plon.

REBELO S., HAMDOUCH A., CARRIERE J-P., « La Fabrique de la ville face aux défis sociétaux et environnementaux : le cas de Porto », Canadian Journal of Regional Science, 2023/1.

ROCHET C., KERAMIDAS O., BOUT L. (2008), « La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques », Revue Internationale des Sciences Administratives, 2008/1 Vol. 74, pp. 71 à 85